Catherine Laprise : la chasseuse de génomes

Catherine Laprise dans son laboratoire

Je me retrouve face à la porte du bureau de Catherine Laprise. À la droite de celle-ci, une affiche : « Chaire de recherche du Canada. Environnement et génétique des troubles respiratoires et de l’allergie ». La scientifique en chef m’invite chaleureusement à entrer et à m’asseoir. Elle me regarde avec des yeux pétillants et un grand sourire. J’hésite un peu, jongle avec mes questions, lance la plus banale, celle que je m’étais juré de ne pas sortir. Ça vient d’où cet amour pour la recherche et les sciences ? Madame Laprise se penche, sourit, semble remonter dans le temps, refaire un parcours qu’elle a dû raconter souvent.

Avant son Baccalauréat en biologie, Catherine n’avait pas un si grand intérêt pour les sciences : « Je n’étais vraiment pas une “fille d’expo-science” […] disons que la matière ne me dérangeait pas » affirme-t-elle. Ayant des intérêts diversifiés, la professeure fait sa demande dans plusieurs programmes dont en architecture et en théâtre. Cependant, c’est en biologie que s’arrête son choix : « J’ai finalement choisi bio pour m’ouvrir le plus de portes possibles. Finalement, je me suis retrouvée à adorer ça. » Après avoir complété sa maîtrise et son doctorat, son intérêt grandissant pour le monde des sciences va la mener à entreprendre son postdoctorat à l’Institut de technologie du Massachusetts afin d’avoir un poste pour être professeur à l’université.

C’est depuis 2015 que Catherine Laprise est titulaire d’une chaire de niveau 1. Celle-ci assure un financement récurrent qui aide grandement lors des recherches. Les expériences menées dans son laboratoire sont surtout concentrées sur les impacts des facteurs génétiques et environnementaux sur le risque de développer des maladies respiratoires comme l’asthme et le cancer du poumon. L’objectif d’elle et de son équipe est donc de développer de nouvelles approches thérapeutiques permettant d’aider ces personnes touchées par ces maladies. Jusqu’ici, plus de 173 gènes d’asthme ont été identifiés dans son laboratoire.

Malgré son travail, la chercheuse passe beaucoup de temps avec ses proches : « Sa vie familiale passe en priorité elle y investit beaucoup d’amour et de plaisir. Elle possède une très grande résilience parce que justement elle prend soin de sa santé, de ses relations intimes et professionnelles » affirme son conjoint, Denis Harvey.

Faire de la recherche autonome dans une université n’ayant aucune faculté de médecine comme l’Université du Québec à Chicoutimi était considéré comme impossible pour plusieurs. Catherine Laprise est maintenant fière de dire qu’il est tout à fait possible de faire sa marque dans le domaine tout en travaillant dans de plus petites universités : « Faut que tu jauges ton environnement pis faut que voies comment tu peux jouer tes cartes et avancer en fonction de l’environnement que tu as. » Selon elle, travailler dans un milieu comme l’UQAC lui offre une ouverture envers les autres programmes qui lui permet d’effectuer des recherches communes avec ces autres disciplines.

Après une courte visite du laboratoire, je remercie la scientifique et quitte vers la sortie. En longeant le grand couloir je me fais la réflexion que nous aurions pu parler encore longtemps, aborder sa recherche, ses grandes passions, la natation, sa famille, ses recherches, les découvertes, les déceptions, ses liens avec les scientifiques et les chercheurs. Qui sait ? Peut-être pour une autre fois.

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