Le métier d’enseignant n’est plus aussi populaire qu’il l’était. Que ce soit à cause des conditions de travail qui semblent se dégrader, des élèves parfois difficiles à gérer ou même une trop petite liberté de faire dans sa propre classe, la profession devient de moins en moins attrayante. Alors pourquoi ce qui était : « le plus beau métier du monde » ne charme plus autant la génération d’aujourd’hui ?
Bien que le nombre d’enseignants ait augmenté dans les 20 dernières années, le ratio de celui-ci reste insuffisant face à la population grandissante. Selon statistique Québec, c’est entre autres ce qui est responsable de l’absence de 502 enseignants sur le plancher de classe lors de la rentrée 2022.
« C’est un métier sous payé »
Marie-Hélène Bisson est une enseignante au primaire depuis 22 ans et elle partage qu’au bas de l’échelle, un enseignant sortant de quatre années d’université, touche un salaire de 46 000 $ par année. Ce qui le situe un peu au-dessus du salaire moyen des québécois. Elle enchaîne ensuite en disant que ce n’est que bien plus tard, qu’une augmentation de 2 500$ se fait ajouter au salaire « Ça fait que c’est seulement après 17 ans que tu arrives au sommet de l’échelle salariale et ça peut donc prendre 10 ans avant que tu aies un salaire décent considérant le nombre d’années d’université requises. »
« Des manques de respect difficiles à encaisser »
Pierre-Alexandre Larouche, un étudiant qui a fait un an au BAC en enseignement, mais qui a décidé de se résigner du métier pour différentes raisons explique qu’il n’est pas facile de se faire « carrément envoyer promener » par des élèves alors que « l’on essaye de leur transmettre notre passion ». Il poursuit ensuite en disant même qu’il n’y a pas de « théorie apprise en classe » qui aidera à gérer ces cas.
De grosses responsabilités
Le métier d’enseignant ne cesse d’évoluer dans le temps et leurs responsabilités n’y font pas exception. « Les tâches des instituteurs sont de plus en plus nombreuses, dit Pierre-Alexandre. On nous demande d’être enseignant, mais aussi parent, éducateur, référent. C’est pas facile de faire plaisir à tout le monde et pourtant on n’a pas le droit à l’erreur. »
Les impacts de la pandémie dans tout ça
Avec des nouvelles mesures en constant changement, la profession d’enseignant a bien été secouée. C’est pourquoi de nombreux professionnels du domaine ont devancé leur retraite de quelques années. Cette perte de main d’œuvre compétente a donc directement créé une plus grande demande dans le secteur. Sans oublier que la motivation était à son plus bas pour les étudiants. « Les étudiants n’étaient plus là », dit Pierre-Alexandre.
Le premier ministre François Legault a nommé un nouveau ministre de l’Éducation, le 20 octobre, en la personne de Bernard Drainville