Les concessionnaires automobiles peinent à se relever de la crise sanitaire. À un tel niveau, que les clients se trouvent à patienter des semaines, voire des mois pour obtenir leur véhicule.
« Je voulais m’acheter un véhicule, mais le vendeur m’a dit que la voiture n’était même pas construite, qu’elle était juste commandée, les délais étaient beaucoup trop longs », a mentionné Marc-André Bilodeau, ingénieur électrique chez Rio Tinto.
Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
Alors que la pandémie a eu des effets positifs et négatifs, au niveau du secteur automobile, la covid-19 a ralenti la production des véhicules de plein fouet. Au cours des deux dernières années, une pénurie de puces électroniques s’est fait ressentir dans le milieu.
Les gens ont commencé à s’adonner au télétravail, ils ont donc acheté de nouveaux appareils électroniques, comme des tablettes, des ordinateurs, des montres, des cellulaires, etc. « C’est les mêmes puces électroniques dans les gadgets électroniques que dans les voitures. Il y a eu une surconsommation durant la pandémie », a expliqué le directeur général, Olivier Blouin, chez Hyundai du Saguenay.
Les constructeurs automobiles ont dû freiner leurs chaînes d’assemblage pendant la crise sanitaire. Ces interruptions ont, par conséquent, donné lieu à l’accumulation de retards de mises en œuvre. Selon M. Blouin, « il faut inverser la tendance ».
Vers une nouvelle tendance
La mentalité des consommateurs change également. Ils veulent réduire le plus possible leur émission de gaz à effet de serre. Ces derniers décident dès lors de passer aux voitures électriques. « La demande est là pour les voitures électriques, mais ça prend 2700 semi-conducteurs de plus pour les véhicules 100% hybrides. Ça prend plus de temps à les fournir », a confié Clovis Poulin, conseiller aux ventes chez Mazda Chatel à Québec. Un véhicule à essence nécessite seulement 300 semi-conducteurs. Ils ont plusieurs fonctions, notamment sur le confort de l’habitacle, qui veillent à la stabilité, contrôlent les échappements et assistent à la conduite.
Une étude réalisée en 2021 par Zero Emission Vehicle Availability Estimating Inventories in Canada, a prouvé que sur les 3 182 concessionnaires canadiens, 31% des répondants ont affirmé que le temps d’attente était de plus de six mois. En 2020, seulement 10 % des concessionnaires estimaient le délai de livraison à plus de six mois.
Le bon côté des choses
Malgré l’attente qui peut sembler parfois interminable pour les clients, les consommateurs sont plus satisfaits que jamais. « C’est 100% le véhicule que tu cherchais », a relaté M. Poulin, directeur des ventes chez Mazda Chatel. Les délais sont longs, mais quand les consommateurs commandent leur voiture, ils savent que l’attente va falloir la peine. « Les clients vont avoir leur couleur qu’ils désirent obtenir, cela ne serait pas possible, si on avait beaucoup de véhicules en inventaire et qu’il n’y avait pas de délai », a lancé le conseiller aux ventes chez Mazda Chatel.