Mickaël Meunier
Alors que les enjeux environnementaux prennent de plus en plus de place partout autour du globe, le phénomène du greenwashing s’invite au sein des collectivités et donne bonne conscience aux consommateurs.
Greenwashing ?
Le greenwashing ou écoblanchiment est une stratégie de communication visant à donner une fausse image écoresponsable à un groupe en particulier. « Au fond, il s’agit de peindre en vert quelque chose qui ne l’est pas », explique le président de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada Patrick Bonin. Une étude publiée en 2015 dans l’International Journal of Advertising démontrait une corrélation directe entre l’utilisation d’éléments naturels en publicité et l’évaluation positive de l’image écologique d’une marque chez les clients.
Toujours plus vert que chez le voisin
L’importance accordée aux enjeux environnementaux par la population ayant nettement augmentée au cours des dernières années, il est évident que les produits mis en marché reflètent cette demande. S’ensuit donc inévitablement une course au plus vert pour séduire les consommateurs : « Les entreprises essaient de nous faire miroiter que leur produit est meilleur pour l’environnement qu’un autre », affirme la présidente chez Cycle Environnement, compagnie spécialisée en écofiscalité, Marlène Hutchinson. La volonté des différentes entreprises à vouloir asservir un besoin environnemental chez leurs clients n’est parfois qu’illusoire et c’est là que se pose le problème : « On nous martèle que c’est bon pour l’environnement, mais quand on regarde un peu plus profondément, qu’on analyse le produit en détails, on se rend compte que ce n’est pas tout à fait vert », relate Mme Hutchinson.
Un écoblanchiment multidimensionnel
Les manufacturiers et autres organisations économiques ne sont pas les seuls éléments à exploiter ce concept. La branche politique en est aussi atteinte tel que l’avance le président de la campagne Climat-Énergie M. Bonin : « Les gouvernements, voire les entreprises, vont se cacher derrière une prétention de carboneutralité d’ici 2050 pour détourner l’attention sur le fait qu’à court terme, ils n’agissent pas à la hauteur de ce que la crise climatique exige ».
Question d’éducation
L’emploi du greenwashing s’avère répandu et il est clair qu’il s’agit d’un phénomène qui entrave la concrétisation de nombreux gestes bénéfiques pour la planète. Selon M. Bonin, l’une des solutions à ce fléau réside dans un véritable travail d’éducation sociétal : « Je pense qu’à la base ça prend un travail d’éducation à plusieurs niveaux […] sur l’urgence climatique, sur la crise, sur les fondements de cette crise là et sur les pratiques qui l’alimentent ». La mise en relief de ces éléments ainsi que l’enseignement de pratiques qui permettent de lutter contre la crise demeurent l’essentiel de l’effort de conscientisation à fournir.