Léa Morin-Letort – 2e année
La Cohorte participative du Québec développe actuellement une plateforme pour recenser les données généalogiques de la province, grâce notamment au fichier de population BALSAC, développé par l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). C’est l’occasion pour les Québécois de comprendre leur propre histoire et l’origine de noms de famille répandus au Québec, comme celui des Tremblay.
Le premier Tremblay à avoir vécu en Amérique du Nord est Pierre Tremblay. Ce colon français est arrivé en 1647 au Québec « pour s’exiler de la France ravagée par les famines et la guerre », raconte le président de l’Association des Tremblay d’Amérique, Pierre Tremblay. Le bénévole porte le même nom que son ancêtre. Il explique que celui-ci a fondé une famille nombreuse avec une grande descendance près de Baie-Saint-Paul. Il ajoute que les pionniers de la Société des 21 se sont tournés vers les grands espaces et les ressources du Saguenay-Lac-Saint-Jean à partir de 1838. On dénombre alors quatre ou cinq Tremblay dans cette région, estime le président de l’association. « Aujourd’hui, il existe environ 80 000 Tremblay au Québec, soit 1,4 % de la population. Il y a 1 chance sur 100 d’en croiser dans la province et on augmente de 50 % nos chances au Saguenay », relate M. Tremblay.
Le fichier de population BALSAC est l’un des plus documenté au monde selon le professeur à l’UQAC et directeur du fichier BALSAC, Simon Girard. (Crédit photo : Léa Morin-Letort)
La généalogie et la génétique aident à comprendre pourquoi le patronyme Tremblay est si répandu. Le professeur à l’UQAC et directeur du fichier de population BALSAC, Simon Girard, précise que « quand on fait un arbre généalogique, nos ancêtres doublent à chaque génération ». Le nombre d’ancêtres augmente de façon exponentielle quand on remonte les générations. « Dans ma généalogie, j’ai un ancêtre qui apparaît à 100 endroits différents », mentionne le professeur Girard. Ces ancêtres sont nommés “des supers ancêtres” car ils contribuent de manière significative à l’“effet fondateur”, c’est-à-dire à « l’établissement d’une nouvelle population sur un territoire neuf », d’après les chercheurs Claudia Moreau, Hélène Vézina et Damian Labuda dans un article paru dans Médecine Sciences. Le patronyme a ainsi perduré grâce aux remariages des hommes moins nombreux que les femmes, comme l’établit le texte d’Hélène Vézina, Marc Tremblay, Bertrand Desjardins et Louis Houde dans la revue Cahiers québécois de démographie.
Bien que le patronyme Tremblay soit le plus commun au Québec et au Saguenay-Lac-Jean, la situation serait différente si les noms de famille étaient donnés par les mères et non les pères. Dans ce cas, « on retrouverait au premier rang plus de 210 000 Langlois, soit presque trois fois plus que le nombre de Tremblay, tel qu’estimé par les données de l’Institut de la statistique du Québec », soulève un autre article des chercheurs Marc Tremblay, Michèle Jomphe et Hélène Vézina, paru dans Histoire Québec.
Bravo et merci Madame Morin-Letort pour cet excellent exposé sur les Tremblay du Saguenay-Lac-St-Jean.
Charlevoix a été la pouponnière des Tremblay en Nouvelle-France et le Saguenay leur a offert un magnifique berceau.
Au fil des siècles les descendants Tremblay se sont dispersés aux quatre coins de l’Amérique et au-delà. Voilà pourquoi notre ancêtre Pierre Tremblay a été promu au titre de: « Père d’un peuple ».