Par Léo Langlois – 2e année
Avec l’avènement des plateformes de diffusion en continu, de nombreux artistes indépendants ont pu se faire entendre, mais se démarquer face aux géants soutenus par les maisons de disques reste un véritable défi.
Les artistes indépendants ont recours à des applications comme Spotify ou Apple music pour partager leur musique et rejoindre un large public. Selon un sondage de l’ADISQ publié en 2022, 61 % des Québécois se servent de ces plateformes pour écouter leurs titres favoris. Les artistes utilisent les outils des différents services comme les listes de lecture qui sont les principales vitrines pour la découverte de nouvelles chansons et de nouveaux artistes.
L’accès à ces listes est cependant limité sans réseautage. « Quelquefois c’est en lien avec l’industrie que nos chansons ne sont pas ajoutées aux playlists. Les curateurs [ceux qui créent les listes d’écoute] vont favoriser certains groupes par rapport à d’autres parce qu’ils les connaissent mieux ou parce qu’ils sont affiliés avec une maison de disques », explique la gérante du groupe Marie Céleste, Jenny Barbeau.
Les artistes moins populaires ont donc moins de chance de se tailler une place dans ces listes. « Il faut être connu pour être mis en avant. Les plateformes ne nous mettront pas en avant sans un minimum de notoriété, affirme un membre du groupe Cerise sur le fleuve, Mathieu Jacques. Les labels aident beaucoup à obtenir cette notoriété », ajoute-t-il.
L’argent est aussi un enjeu, selon Jenny Barbeau : « Un artiste indépendant, ou non, peut payer pour être mis de l’avant, mais l’indépendant n’a souvent pas les moyens de le faire sans le soutien d’un label. C’est donc un peu David contre Goliath pour se tailler une place. »
Même si les listes d’écoute sont difficiles d’accès pour les artistes indépendants, Mme Barbeau soutient que les radios créées par les plateformes, qui suggèrent des morceaux en fonction d’un algorithme, sont un bon moyen de se faire découvrir.
Les artistes indépendants privilégient d’autres moyens pour se faire connaitre et avoir une meilleure visibilité. « On préfère faire notre promotion lors de nos shows et sur nos réseaux sociaux. C’est comme ça qu’on bâtit notre auditoire », explique Éléonore Daigle du groupe Cerise sur le fleuve. Cette affirmation est appuyée par le sondage de l’ADISQ qui révèle que 30 % des Québécois découvrent de nouveaux artistes via les réseaux sociaux.