Maxim Fauteux – 1ère année
Plus de 40 000 personnes auraient perdu la vie dans la bande Gaza, depuis le 7 octobre 2023. Cette situation pousse des étudiants à dénoncer le silence de leurs institutions, comme c’est le cas pour Marjorie Laclotte-Shehyn à l’Université Laval.
Un an après le début du conflit, l’Université Laval réitère sa neutralité. La coorganisatrice des activités propalestiniennes du campus, Marjorie Laclotte-Shehyn accuse la direction d’hypocrisie. « Ils affirment suivre les recommandations de l’ONU, mais l’ONU dit de faire “abc”, et ils font “xyz”. »
D’après les recherches de l’association étudiante Unis pour la Palestine, l’Université Laval aurait reçu plus 2.5 millions de dollars de la part d’Azrieli, une importante fondation de dons caritatifs au Canada, pour financer des projets de recherche. « La fondation Azrieli, fait partie du groupe Azrieli, qui détient des compagnies d’essence et d’immobilier en territoires occupés, note la coorganisatrice. En plus, les chefs de ce groupe ont tenu des propos ouvertement islamophobes par le passé », dit-elle.
Dans leur liste de demandes adressées au rectorat, les étudiants revendiquent un changement dans les pratiques d’investissement de l’université. « On exige d’abord une transparence financière, pour ensuite aller vers un désinvestissement », explique-t-elle.
Pour donner suite à leurs requêtes, l’association étudiante a organisé la tenue d’un campement au mois de juin dernier. Bien qu’ils aient insisté sur le caractère pacifique de la mobilisation, ils furent surpris devant une présence policière accrue. « Il y avait 40 policiers pour 15 étudiants. […] Nous, on demandait juste qu’un gouvernement cesse de bombarder des hôpitaux et des écoles », critique Marjorie.
Même si, pour l’instant, l’association n’obtient pas les réponses désirées, l’implication des jeunes nourrit l’optimisme de la jeune femme. « Avant la vie étudiante, c’était de faire le party et de boire de l’alcool. Maintenant, on sent un réel désir de changement », conclut-elle.