Briser le cycle de la misère

Jolianne Duguay – 1ère année

Une jeune Saguenéenne a vécu l’horreur des combats. Tatiana Géralde Nahi, maintenant âgée de 36 ans, a frôlé la mort pendant la guerre civile ivoirienne. Elle souhaite aujourd’hui retourner dans son pays natal pour aider les orphelins.

Bien que les événements se soient déroulés il y a 23 ans, elle les revit encore comme si c’était hier. C’est en septembre 2002 qu’un groupe de rebelles s’approche de Dahouin, le village natal de Mme Nahi, situé à l’ouest de la Côte d’Ivoire. La jeune femme, alors âgée de 13 ans, tente de fuir vers la ville de Douékoué avec sa famille. Tous les membres décident de s’arrêter, après deux jours de marche, avant de continuer leur périple. Mais rapidement, les rebelles envahissent le village. Le groupe, composé de 17 personnes, se réfugie dans une maison pour échapper aux assaillants. « On entendait des tirs de tous les côtés. On ne savait plus où aller », confie Mme Nahi.

Les rebelles entendent finalement du bruit dans la demeure. Ils décident donc de tirer à bout portant à plusieurs reprises. « J’étais assise dans les jambes de ma mère, ma sœur aussi », raconte la jeune femme. C’est donc pour cette raison que seules les deux jeunes filles ont survécu.

Tatiana et sa sœur sont ensuite prises en otage pendant plusieurs heures. Elles profitent du départ des rebelles vers la ville voisine pour s’échapper dans la forêt. Elles marchent pendant plusieurs jours, sans eau ni nourriture. « Quand nous sommes enfin arrivées à Douékoué, j’ai perdu connaissance », raconte Tatiana. À son réveil, elle se trouvait à l’orphelinat. Elle et sa sœur y passèrent quelques jours avant d’être recueillies par un ami de la famille.

Aujourd’hui préposée aux bénéficiaires et résidente du Québec depuis quelques années, Tatiana choisit de retourner dans son pays pour aider les orphelins. Pendant trois semaines, elle se consacrera à la distribution de nourriture et d’autres biens essentiels. Mais son objectif va au-delà de l’aide matérielle. « Certains tombent dans la prostitution, d’autres dans la drogue. Ce n’est pas parce qu’on est orphelin qu’on ne peut rien faire dans la vie », affirme-t-elle. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de ses collègues, qui ont été touchés par son histoire. Mme Karine St-Gelais, par exemple, a voulu aider Mme Nahi dans la création de son organisme, Espoir pour les orphelins de la Côte d’Ivoire. « On lui a apporté des idées pour la création d’un GoFundMe, par exemple », partage Mme St-Gelais. Sa collègue a également participé à différents balados avec Tatiana pour l’aider à partager son histoire.

Tatiana lors de sa visite dans un orphelinat en Côte d’Ivoire.
Crédit photo : Tatiana Géralde Nahi

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