Traversier : une saison houleuse à L’Isle-aux-Coudres

Le N.M Alphonse-Desjardins (à gauche) et le N.M Svanoy (à droite), tous deux navires de relève à cette desserte, effectuant leurs traversées habituelles entre les rives de L’Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive. (Photo : Victor Carré)

L’été n’aura pas été de tout repos pour les usagers de la traverse Iles-aux-Coudres/Saint-Joseph-de-la-Rive. Retard de livraison de navires, menace de grève et qualité du service questionnable ont notamment été vécus par les utilisateurs.

En 2021, la Société des traversiers du Québec (STQ) annonçait des travaux majeurs sur le N.M Joseph-Savard, navire principal à cette desserte maritime, afin de bonifier sa durée de vie utile. Ces travaux devaient alors se dérouler sur une période d’un an et coûter 29,3 M$. Sa facture totale s’établit aujourd’hui à 41,2 M$.

Pour combler la perte de ce navire, la STQ a décidé que le N.M Félix-Antoine-Savard prendrait sa relève. L’organisation louerait aussi un navire norvégien, le N.M Svanoy, pour ainsi garantir le service à deux navires habituellement offert durant la période estivale. Une nouvelle qui faisait ravir le copropriétaire de la cidrerie des vergers Pedneault et du restaurant Le Corylus, Éric Desgagnés. « Si on regardait sa fiche technique, on voyait qu’il pouvait y avoir 89 véhicules, on s’est dit qu’on allait être en business »

Cependant, la pénurie de main-d’œuvre et de pièces aura occasionné du retard dans sa mise en service, initialement prévue à la mi-juin.

En l’espace de quelques semaines, des lacunes ont été constatées à bord du navire norvégien par les usagers : accostages brusques et service en français peu présent ne sont que quelques exemples. « Nous avons demandé à l’entreprise responsable du navire de recruter son personnel, mentionne le porte-parole de la STQ, Simon Laboissonnière. La zone de navigation de L’Isle-aux-Coudres est une de nos plus difficiles de toutes nos traverses, donc cela a demandé une période d’adaptation pour l’équipage », ajoute-t-il.

Et c’est loin d’être terminé, un autre épisode de cette saga s’est tenu le 28 octobre dernier, alors que l’île a été coupée de son service fluvial durant près de 17 heures en raison d’une mauvaise manœuvre du N.M Svanoy. Un service de transport héliporté a dû être mis à la disposition de la population.

L’écart salarial entre les travailleurs du N.M Svanoy et de celui du N.M Félix-Antoine Savard aura aussi causé une menace de grève à quelques jours de la première semaine des vacances de la construction. 

De nombreux impacts constatés

Selon les chiffres d’achalandage de juillet dernier révélé par la Société des traversiers du Québec, le service maritime aurait accueilli 98 417 personnes. Une baisse d’environ 37 000 personnes en comparaison avec les données à pareille date de 2021.

Ce ne sont pas seulement les touristes qui ont subi les conséquences, mais aussi les gens d’affaires de l’île d’une superficie de 97 km2. « J’ai eu des annulations parce que les gens avaient manqué le bateau et que le prochain était dans une heure », explique M. Desgagnés.

« Une année charnière » pour la STQ

Le calendrier d’ici la fin de l’année 2022 sera chargé pour la STQ puisque les deux navires, qui sont à l’habitude affectés à liaisons entre L’Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive, seront de retour dans leur effectif. Le N.M Radisson, amarré depuis près d’un an à Québec, subira une remotorisation complète. « Ces travaux vont permettre de solidifier notre flotte de relève », rapporte Simon Laboissonnière.

Le groupe Océan aura aussi la tâche de finaliser la cure de rajeunissement du N.M Joseph-Savard. Son retour en service est prévu en 2023.

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