Les changements climatiques menacent le golfe Saint-Laurent et ses mammifères marins

Raphaëlle Charbonneau – 2e année

Le trafic maritime et les changements climatiques causés par l’homme ont un impact majeur sur les écosystèmes du golfe Saint-Laurent et perturbent l’observation de ses mammifères marins. Il s’agit de l’un des rares endroits sur Terre où il est possible de les observer depuis ses côtes.

L’alimentation des mammifères marins est perturbée par l’humain. En 2019, une étude menée par l’équipe du chercheur Jory Cabrol, affilié à l’Institut Maurice-Lamontagne, a démontré qu’en raison des changements de leur écosystème, les rorquals communs changent leur alimentation. Leurs trajectoires sont également touchées. Les chercheurs du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) remarquent que certains mammifères restent beaucoup moins longtemps dans l’estuaire de Tadoussac comparativement aux années précédentes.

« Il y a eu un changement dans les courants marins, avant c’était le courant froid du Labrador qui entrait dans l’estuaire. Il y a eu des changements de vents en lien avec les changements climatiques alors que maintenant, c’est l’eau chaude du Gulf Stream qui entre dans l’estuaire. En profondeur, l’eau du Saint-Laurent a moins d’oxygène qu’avant, il y a moins de nutriments qui sont présents et donc moins de proies pour les mammifères marins », affirme la rédactrice en chef de Baleines en direct pour le GREMM, Andréanne Forest.

Le trafic maritime marchand et touristique dans le golfe Saint-Laurent est également un problème pour les mammifères marins. Depuis 2013, des mesures ont été mises en place avec la concertation des pilotes et du Parc marin du Saguenay Saint-Laurent pour ralentir la vitesse des navires. Ces changements réduisent les risques de collisions et diminuent le bruit. « Les bélugas communiquent entre eux par fréquences sonores, alors le bruit des bateaux vient perturber leurs communications, remarque Andréanne Forest.  S’il y a des bateaux qui sont autour, elle sortira moins de fois pour respirer, donc elle plonge moins profond et elle a accès à moins de nourriture », explique l’employée du GREMM.

C’est pourquoi les parcs marins encadrés par les gouvernements provincial et fédéral instaurent des normes. La loi fédérale de la réglementation des activités en mer qui vise la protection des mammifères marins par exemple, dicte les comportements à adopter en présence des baleines selon le type d’embarcation, les distances d’approche et les vitesses à respecter, explique la gestionnaire des relations externes de l’unité de gestion du Parc marin du Saguenay Saint-Laurent, Marie-Sophie Giroux. Son rôle est de maintenir et d’appuyer la restauration de la biodiversité. « Un écosystème fort et en santé sera beaucoup plus résilient et se relèvera beaucoup plus vite face aux changements climatiques », confirme Mme Giroux.

(Crédit photo : Raphaëlle Charbonneau)

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