Une première année d’adaptation pour le Lab-École de l’Étincelle

Zachary Sanche – 2e année

Les concepteurs du Lab-École de Saguenay ont gagné un prix d’excellence en architecture 2024. (Crédit photo : Zachary Sanche)

L’école de l’Étincelle à Chicoutimi en est à sa deuxième année d’activités alors que le gouvernement du Québec a décidé de ne pas poursuivre le projet Lab-École, un concept québécois qui propose des lieux d’apprentissage novateurs. L’heure est aux constats après cette première année marquée avant tout par l’adaptation.

L’enseignant en orthopédagogie à l’école de l’Étincelle, Mathieu Collard, souligne qu’un des enjeux de cette première année a été de composer avec une importante augmentation à la fois de la clientèle et du nombre d’employés. « Quand t’es rendu trois ou quatre adultes qui interviennent dans ton groupe, il faut travailler en collaboration, et ça c’est quelque chose. »

Le psychoéducateur et chercheur chargé d’évaluer les retombées du Lab-École, Jonathan Bluteau, mentionne l’importance pour les enseignants d’adapter l’environnement flexible à une partie de la clientèle qui présente des troubles du comportement. « Chaque mobilier devient un projectile, un couteau, ça devient très dangereux. »

Il loue cependant les pratiques du personnel qui doit composer avec ces nouveaux espaces et les différents enjeux des élèves. Ils ont quitté l’école Antoine-de-Saint-Exépury pour déménager dans le nouveau bâtiment. « C’était très difficile au début parce que tout est nouveau », confie M. Collard.

Comme à la maison

Le personnel de l’école a participé au choix des plans pour la nouvelle école. Le résultat : un bâtiment aux nombreuses vitres et aux toits triangulaires, semblables à ceux de maisons familiales. « On se sent chez nous. C’est pour ça qu’on prend souvent l’allégorie de la maison », fait remarquer Mathieu Collard. À l’intérieur, de nombreux « poufs » et autres sièges confortables sont disposés dans de grands espaces ouverts. Selon un numéro de la revue Didactique écrit par M. Bluteau, les classes flexibles seraient bénéfiques aux besoins d’autonomie, de sécurité et à la perception d’utilité de l’apprentissage de l’enfant.

Une fin qui fait mal

Un des fondateurs du Lab-École, Pierre Lavoie, s’est dit déçu du refus du gouvernement du Québec de renouveler le financement au projet. Interrogé peu après l’annonce, il a déclaré qu’il s’agissait d’un « manque de vision total ».

Jonathan Bluteau reproche pour sa part au ministère de ne pas être connecté. « En perdant le Lab-École, il y a comme une perte d’expertise dans l’innovation scolaire. »          

« Incubateur d’innovation scolaire »

Le projet Lab-École a été lancé en 2017 avec l’objectif de proposer des bâtiments à l’architecture novatrice pour servir de modèle à la future génération d’écoles. En tout, six Lab-Écoles auront vu le jour à travers la province lorsque le projet sera complété, dont l’école de l’Étincelle à Chicoutimi.

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