Élodie Vigneault – 1ère année
L’isolement des adolescents autochtones dans la communauté atikamekw semble brimer la quête de leur identité et la transmission des coutumes traditionnelles, selon une infirmière sur le terrain.
Valérie Demers une professionnelle de la santé, a observé plusieurs éléments qui semblent causer ce phénomène d’isolement chez les jeunes.
La scolarité est un monde que peu d’enfants des communautés connaissent. Ils ont donc de la difficulté à s’intégrer. « Il y a la barrière linguistique aussi qui est un gros moins pour les jeunes. Malheureusement, je vais à domicile, donc j’ai contact directement avec la communauté et je vois des jeunes de 8,9,10 ans qui, malheureusement, ne parlent ni français ni anglais, ne parlent qu’atikamekw. Juste, vous rappeler qu’il n’y a que trois communautés atikamekws au Québec », affirme-t-elle.
Chez cette communauté, plusieurs générations vivent sous le même toit. « En vivant dans des maisons surpeuplées comme celles-là bas, presque tous les jeunes que je rencontre ont un hoodie sur la tête et des écouteurs. Ce sont des gens qui sont très isolés, ils n’ont pas d’intimité et ils n’ont pas de place à eux », nous fait-elle remarquer.
Les visages plantés sur leurs écrans, ils ont la mauvaise habitude de comparer leur mode de vie à ce qu’ils peuvent voir. « Il y a de l’illusion, de la poudre aux yeux qui est transmis à ces enfants-là que le rêve américain est meilleur que tout, mais malheureusement cette réalité n’est pas accessible pour ces jeunes-là », dit-elle.
Nous pouvons croire que les pensionnats font partie du passé, mais pourtant des situations similaires se passent actuellement. « C’est une tragédie d’envoyer un enfant de quelques mois ou d’un an par les services sociaux. Ils les délocalisent en ville et ils les font vivre de cette façon-là jusqu’à l’âge de 5 à 6 ans. Ensuite, l’enfant est renvoyé dans la communauté et le parent peut le reprendre. Cet enfant-là est complètement déraciné », dit-elle.
Selon Valérie, il serait important de garder ceci en tête : « Ils ont vraiment beaucoup à nous apprendre, il faut les écouter, il faut être curieux ».