Un avenir peu prometteur pour GNL Québec                                                           

Le projet GNL Québec refait surface dans un contexte économique incertain où le Canada cherche à diversifier son économie face aux tensions commerciales avec les États-Unis. Relancé comme solution potentielle à la crise, il soulève toutefois de vives critiques en raison de son impact environnemental, du manque d’investisseurs et d’une faible acceptabilité sociale.

Bien que certains pensent la relance de ce projet possible, le conseiller et président de la Commission des finances de Saguenay, Michel Potvin, estime que « GNL n’est plus vraiment dans le décor ». M. Potvin affirme que « GNL c’est peu probable. Ça va prendre d’autres investisseurs avec un autre projet ». Selon lui, une alternative plus pertinente serait un corridor nordique qui traverserait le nord de l’Ontario jusqu’à la Côte-Nord. Un projet national, entre provinces, et non lié aux intérêts américains. « Le Canada doit se prendre en main », affirme Michel Potvin.

Il faut se rappeler que GNL Québec avait déjà été rejeté par le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) en 2021 en raison des risques environnementaux. De nombreuses pétitions avaient circulé, avec une population inquiète des impacts sur l’écosystème. Le conseiller en communication et chargé de projet au Conseil régional de l’environnement et du développement durable, Adrien Guibert Barthez, explique que « l’impact local concret, en termes de biodiversité, se situe principalement au niveau des mammifères marins, en particulier les bélugas, mais aussi de l’ensemble de l’écosystème du fjord. Le projet risquait de doubler le transport maritime dans le fjord, ce qui aurait pu nuire aux mammifères marins qui communiquent et se déplacent par les sons. »

À l’heure où la crise climatique s’intensifie, plusieurs voix s’élèvent contre un projet qui pourrait émettre jusqu’à 46 millions de tonnes de gaz à effet de serre chaque année en extrayant, liquéfiant et transportant le gaz. C’est l’équivalent de 60 % des émissions annuelles du Québec ou neuf millions de voitures en circulation, selon Coalition Fjord.

Lors du débat des chefs en français pour les élections fédérales de 2025, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a évoqué le projet de GNL : « GNL Québec, c’est un projet qui nous permettrait de fournir notre énergie à l’Europe et de briser la dépendance européenne à Poutine. » On peut en comprendre que le débat est loin d’être fini. En revanche, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a affirmé : « Si le BAPE a dit non, c’est non. »

Crédit photo : Julia Sabourin

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