« La force c’est vieux comme le monde, ça peut avoir l’air tabou, impressionnant. On dirait que les gens ne voient pas toujours l’iceberg qui a en dessous de tout ça », confie la deuxième au classement de sa catégorie de poids au dernier Championnat national de la Canadian Powerlifting Union, Sophie Lavoie. La dynamophilie, assez méconnue du grand public québécois, gagne pourtant en popularité.
La dynamophilie, ou powerlifting en anglais, est un sport de force qui se démarque de son cousin, l’haltérophilie. Le but étant de soulever la plus grande charge possible lors d’une seule répétition, le tout en exécutant trois épreuves : la flexion sur jambes (squat), le développé couché (bench press) et le soulevé de terre (deadlift).
Sur le plateau de compétition, les athlètes ont droit à trois essais pour chaque lever, le tout évalué par trois juges. La meilleure barre de chaque épreuve est additionnée afin de déterminer le classement final de la compétition, selon la catégorie de poids. Advenant une égalité, le participant plus léger l’emportera.
De catégorie allant de 14 ans à senior, la dynamophilie est une discipline modulable à tous. « J’ai toujours aimé l’entrainement, c’est en voyant des publications passer sur Instagram que j’ai eu envie d’essayer », a expliqué le cégépien et dynamophile, Alex Vallières. Du basketball à la dynamophilie, Alex Vallières et Sophie Lavoie ont tous les deux découvert cette discipline par le biais des réseaux sociaux. La sportive compare les powerlifter à « une petite famille d’influenceurs ».
De plus en plus populaire
Depuis 2011, la Fédération québécoise de dynamophilie (FQD) compte 300 membres. L’objectif visé est d’atteindre le plateau des 1500 membres d’ici 2028. Le nouveau plan stratégique 2022-2028, adopté par le conseil d’administration, a pour mission de promouvoir et de développer la pratique de leur discipline dans la province. L’un des objectifs fixés par la FQD est d’établir des programmes Sport-études axés sur la dynamophilie au Québec.
Le développement vient avec du changement
Dès le 1er janvier 2023, le bench press sera encadré selon de nouveaux critères contre les mesures extrêmes que les athlètes prennent pour réduire l’amplitude de leur mouvement en cambrant la colonne vertébrale. Ils ne seront plus autorisés à poser leurs pieds sur le banc et l’articulation du coude devra s’abaisser à une hauteur égale ou inférieure à celle de l’épaule sous risque de disqualification.
« Ça permettra d’écarter ceux qui poussent à la limite du règlement », affirme une des meilleures dynamophiles au monde, Jessica Benedetto. C’est après avoir reçu de nombreuses plaintes, en particulier après les Championnats du monde de développé couché de la Fédération internationale de powerlifting (FIP) 2022 à Almaty, au Kazakhstan, que le groupe de règles de la FIP a révisé et modifié les règles. Selon eux, la mise à jour n’affectera pas 95 % des athlètes. « Je crois que les meilleurs benchers vont rester quand même très bons, mais les chiffres vont être moins hauts », soutient l’athlète.
Crédit photo : White Lights Media