Jérémie Bélanger – 2e année
Le principal avantage des minimaisons est leur faible coût de construction. Dans le contexte actuel de la crise du logement, plusieurs municipalités québécoises ont approuvé la construction de logements accessoires, mieux connus sous le nom de minimaisons, sur des terrains déjà occupés par des résidences principales.
Selon l’urbaniste et membre de l’Ordre des urbanistes du Québec, « les minimaisons ne [sont] pas une solution complète à la crise, loin de là ». David Alfaro Clark estime que le Québec a besoin de davantage de logements et que les minimaisons ne sont utiles qu’à densifier de façon graduelle les quartiers déjà existants. Au Québec, en vertu des règlements de zonage, une superficie minimale de 50 mètres carrés est obligatoire pour construire une nouvelle maison. Toutefois, une minimaison ne répond pas à cette exigence, ce qui en empêche la construction. M. Clark ne croit pas que le gouvernement devrait complètement changer cette réglementation. Il pense plutôt qu’elle devrait être modifiée afin de « mettre en valeur [les] terrains résiduels ».
Le coût de construction d’une minimaison se situe entre 60 000 $ et 100 000 $ lorsqu’elle est préfabriquée. Il est estimé à environ 30 000 $ si elle est construite de manière autonome, selon le site Internet de Belairdirect. Même si le prix est relativement bas, M. Clark croit que les coûts peuvent facilement atteindre ceux d’une maison unifamiliale : « […] on va pouvoir avoir des logements qui sont beaucoup plus économiques qu’une maison traditionnelle mais s’il faut prolonger l’aqueduc, peut-être que [vous allez] avoir une maison qui est le cinquième de la taille d’une maison normale mais qui aura quand même coûté 200 000 $ à construire. »
La Ville de Nicolet a autorisé l’automne dernier la construction de minimaisons comme logements accessoires sur son territoire. Le directeur des communications et de la participation citoyenne à la ville, Sébastien Turgeon, précise que « c’est une question […] d’accessibilité, l’accès à la propriété est rendu de plus en plus difficile ». Nicolet a mis ce projet de l’avant afin de faciliter l’achat de maisons pour les personnes disposant de moins de moyens et pour contribuer à atténuer la crise du logement. Ce projet offre également une option supplémentaire aux personnes âgées qui ne désirent pas aller en résidence pour aînés et qui souhaitent conserver une certaine autonomie.
À Saint-Nazaire au Lac-St-Jean, les minimaisons sont déjà acceptées depuis plus de 7 ans. (Crédit photo : Jérémie Bélanger)