Mathilde Bellon – 2ème année
Pour les producteurs et les consommateurs, le Saguenay-Lac-Saint-Jean est un territoire très réputé pour son offre riche en produits locaux. Avec les préoccupations environnementales qui pèsent aujourd’hui sur la société, acheter local est une démarche de plus en plus répandue. D’autres raisons motivent les consommateurs : fraîcheur des produits, moment convivial et cohérence avec le mode de vie des individus en font partie.
« Le Saguenay-Lac-Saint-Jean pour les produits régionaux, c’est incroyable ! », a lancé Marie-Andrée Roy, une résidente d’Arvida. Avec 1185 exploitations agricoles régionales en 2023 selon Zone Boréale, les possibilités sont nombreuses pour ceux qui souhaitent acheter des produits alimentaires locaux : marchés alimentaires, kiosques de ferme ou champs d’autocueillette, la clientèle ne cesse de grandir. « On augmente notre clientèle à chaque année », a affirmé le copropriétaire de la Ferme La Bricole à Saint-Fulgence, Antoine Trudeau.
Consommer local, ça veut dire quoi ?
« Le terme local doit varier en fonction des saisons, a affirmé M. Trudeau. En période d’abondance, il faut faire travailler les réseaux de proximité ou d’extrême proximité. » Pour Mme Roy, consommer local consiste à « acheter le plus près de son domicile possible, dans la limite des produits qui sont disponibles pendant la période de l’année ».
L’argument local, oui mais pas seulement !
Selon le producteur et la consommatrice rencontrée au marché public d’Arvida, la consommation locale n’a pas uniquement pour vocation de protéger l’environnement. Il existe une volonté bien plus large que celle-ci reposant sur de nombreuses raisons. Parmi elles, la proximité géographique : « Tu pars de chez toi à pied pour aller chercher tes produits au marché », a expliqué Mme Roy. La qualité et la fraîcheur des produits en font aussi partie.
M. Trudeau a ajouté, que « l’argument environnemental existe mais il est souvent appuyé par un désir d’achat […], la volonté d’encourager l’économie locale et l’attachement au producteur. » Cette idée amenée par le producteur se reflète chez Mme Roy, par sa volonté d’ « aider les marchands locaux à rester en vie ».
Les marchés et les kiosques alimentaires sont aussi des lieux de rencontres où l’isolement quotidien est brisé. « Ce n’est pas rare qu’au kiosque on ait des personnes qui ne se connaissent pas et qui se mettent à échanger des recettes », a avoué joyeusement le producteur de Saint-Fulgence.
L’argument économique est plus complexe. Beaucoup de personnes pensent qu’acheter local signifie faire des concessions sur d’autres dépenses, or « si on fait les comparatifs, on est moins cher que Maxi », a expliqué M. Trudeau.
Sentiment d’appartenance et enthousiasme
Pour Marie-Andrée Roy comme pour d’autres clients du marché d’Arvida, cette démarche fait partie d’un mode de vie. Elle est complémentaire à d’autres actions et gestes quotidiens. « C’est le sentiment d’appartenir à son quartier, à un groupe de personnes qui ont à cœur l’environnement. »
Les consommateurs de produits locaux tendent à une cohérence entre les valeurs et leurs actions. Des parents emmènent leurs enfants avec eux dans le but de leur inculquer ces valeurs. « On a une forte mission d’éducation en tant qu’entreprise, a confié Antoine Trudeau. Allez voir vos producteurs locaux et comparez les prix, la qualité des aliments, vous serez surpris ! Mettez de côté les préjugés ! »