Alexis Gauthier-Gagné – 2e année
Le déroulement des initiations doit être approuvé par les entraineurs. C’est notamment le cas chez l’équipe de football des Gaillards du Cégep de Jonquière. (Crédit photo : Alexis Gauthier-Gagné)
Les initiations violentes et abusives sont maintenant des « conneries », déclare le commissaire de la Ligue de hockey junior des Maritimes et du Québec (LHJMQ), Mario Cecchini. Elles ont été remplacées par des activités d’intégration qui ont pour but d’améliorer la cohésion d’équipe et d’apprendre à se connaitre.
Il y a un peu plus d’un an, trois ex-joueurs de hockey junior ont effectué une demande de recours collectif afin de dénoncer les abus qu’ils ont subis en contexte d’initiations. Dans la foulée des événements, Gilles Courteau a quitté ses fonctions de commissaire de la ligue, laissant sa place à Mario Cecchini. Le nouveau commissaire a instauré une nouvelle politique dès son arrivée. Le « code du vestiaire », comme il l’appelle lui-même, a ramené l’ordre. « Depuis que je suis là, il y a des règlements très sévères », explique M. Cecchini. On parle de suspensions pouvant aller à des « mois et des années ». Ces règlements se basent sur le respect dans toutes les sphères qui touchent les joueurs et l’organisation.
Le rôle de la haute direction
Dans la LHJMQ, les directeurs généraux doivent suivre le même code que les joueurs. M. Cecchini précise qu’ils ont même une plus grande responsabilité que les athlètes. Ils doivent s’assurer de la sécurité et du bon fonctionnement dans toutes les activités de l’équipe. À son arrivée, le commissaire a aussi mis en place un système indépendant de plaintes pour éviter tout conflit d’intérêts avec la ligue à la suite des recommandations qui ont suivi la commission parlementaire sur les initiations.
Des jeunes sportifs plus sensibles
La nouvelle génération de joueurs qui arrive est beaucoup plus sensible aux autres. Les jeunes sont « beaucoup plus respectueux que dans le temps », renchérit l’entraineur de basketball au Cégep de Granby, Carl Audet. Il ressent une différence entre les mentalités d’il y a 10 ans et celles d’aujourd’hui. « Jusqu’à Noël, il fallait être au service des vétérans. Tu veux faire partie de l’équipe, donc tu embarques dans le processus », se rappelle-t-il.
M. Audet mentionne également qu’une formation sur les violences à caractère sexuel et l’intimidation est obligatoire chaque année à son cégep pour tous les étudiants-athlètes à son cégep. Des psychologues sont aussi disponibles en tout temps s’ils ont besoin de parler de situations problématiques. « Les nouveaux s’expriment beaucoup plus sur ce qu’ils n’aiment pas », constate-t-il.