Sarah Champoux – 2e année
« Voter avec le ventre » est une expression que la propriétaire de la ferme urbaine À contre vent, Audrey Paradis, utilise lorsqu’elle parle de la relation entre l’agriculture et la politique. Résidente de Saint-Gédéon depuis 2014, elle rêve de plus de producteurs régionaux et de petites fermes comme la sienne. C’est pour partager ses convictions que l’agricultrice désire s’impliquer davantage en politique municipale.
« Voter avec le ventre », pour Audrey Paradis, ça veut dire faire des choix politiques trois fois par jour selon ce qui se retrouve dans nos assiettes. La productrice agricole fait tout de même une distinction entre les expressions « choisir local » et « encourager local ». « Faire des choix locaux, ce n’est pas encourager, c’est de décider que moi, en tant qu’humain, le choix que je fais c’est de manger local », explique l’agricultrice.
Une agricultrice impliquée
Audrey Paradis a étudié à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, mais elle pratique aussi la politique depuis qu’elle est toute jeune. Mme Paradis souhaite d’ailleurs être plus active dans la sphère municipale pour pouvoir faire valoir ses idées. Elle mentionne que pour elle, la politique ne sera pas un nouveau milieu. « J’en ai toujours fait, sans le savoir ou en le sachant un peu », précise l’entrepreneure. Elle s’implique en ce moment au sein de la Coopérative Nord-Bio, dans un sous-comité politique pour que l’organisme prenne davantage de positions environnementales. La productrice agricole est fière d’être membre de cette coopérative puisque « quand Nord-Bio parle, on sait que sa voix porte cinquante producteurs derrière, donc ça donne du poids et de la crédibilité à la coopérative ».
Rêver local
Avec les nombreux enjeux de coûts liés aux terres agricoles, Audrey Paradis croit que le futur de l’agriculture se trouve dans les fermes urbaines comme la sienne. Celle qui possède une serre de quatre-vingts pieds de long derrière chez elle imagine un futur avec une petite ferme urbaine par village et des producteurs dans chaque région. En attendant, elle continue de sensibiliser sa clientèle sur les enjeux qui la touchent. « Aussitôt qu’un sujet est moindrement engagé, on fait de la politique à petite échelle je pense », image Mme Paradis.