Zachary Rivard – 1ère année
Un serveur du restaurant Le Sunset à Chicoutimi, William Richard, est mitigé sur le projet de loi 72 du gouvernement du Québec portant sur les pratiques commerciales abusives.
La proposition du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barette, portant notamment sur le pourboire, a été adoptée le 7 novembre dernier. Il fera en sorte d’appliquer le pourboire sur le montant avant taxes. De sorte que, sur une facture de 100 $ avec un pourboire de 15 %, le montant donné au serveur sera de 15 $ plutôt que 17,25 $ comme c’est le cas actuellement.
« À partir de mai 2025, on ne pourra plus avoir de qualificatifs associés [aux pourcentages de pourboire] », détaille le serveur. Par exemple, il sera désormais interdit d’indiquer que 15 %, c’est bien, que 18 %, c’est super, et que 20 %, c’est excellent.
Selon William, on prend les consommateurs pour des « imbéciles ». « Je pense que c’est acquis en société, qu’actuellement, le pourboire c’est 15 % après taxes ! », partage le jeune homme, qui a aussi été gestionnaire du restaurant Le Grec à Trois-Rivières.
« On vise vraiment à aider les familles et les gens avec leur budget avec cette loi-là », dit-il. D’ailleurs, pour lui, ce projet de loi est « angoissant », puisque le budget des professionnels de la restauration est basé sur le pourboire. Par exemple, hebdomadairement, le jeune homme gagne environ de 1500 $ à 2000 $ avec un pourboire de 18 % en moyenne. Par comparaison, il ferait 315 $ sans pourboire par semaine.
William explique que « ça va affecter [son] portefeuille ». Selon le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, il y a aujourd’hui 325 000 Québécois qui travaillent dans le domaine de la restauration. Ils sont, eux aussi, des consommateurs touchés par les pratiques commerciales abusives.
D’autres seront également concernés, parce que le projet de loi englobe aussi un changement de règlementation sur l’affichage des montants à l’épicerie, une hausse du rabais sur la politique d’exactitude des prix, et davantage de règles en matière de crédit.