« Pour [les gars], inconsciemment, une fille ce n’est pas drôle »

Crédit photo : Alba Noemi Giasson Alonso

Jeanne Malouin – 1ʳᵉ année

L’entraineuse et joueuse d’improvisation, Catherine Duval-Guévin constate qu’encore aujourd’hui, les femmes ont de la difficulté à prendre leur place dans les ligues d’improvisation du Québec.

À travers ses huit ans dans le domaine de l’improvisation, Catherine observe de nombreuses différences entre les joueurs et les joueuses québécois. Les interventions et improvisations uniquement féminines ne sont pas autant valorisées que les interventions masculines. « Trop souvent quand deux filles font une impro, il a des entrées de gars pour que ça devienne drôle, parce que pour eux inconsciemment […] une fille ce n’est pas drôle. » Les joueuses de tout âge subissent aussi une pression sociale, selon Mme Duval-Guévin. « Quand tu es une joueuse qui commence au secondaire, il y a une grande pression sur ce que tu as l’air et ce que tu es », dit-elle.

Madame Duval-Guévin, avait constaté, au début de sa carrière d’improvisatrice, que les joueuses sont moins représentées et qu’elles quittent le domaine de l’improvisation quand elles vieillissent. Selon l’entraineuse, « c’est peut-être le fardeau de la vie quotidienne des femmes qui fait en sorte que dès qu’elles avaient l’âge d’avoir des enfants, [elles étaient moins présentes dans le milieu]. J’ai l’impression que dans les filles que je connais de mon âge qui ont des familles, elles continuent de plus en plus à faire de l’impro, même avec des jeunes enfants ».

Pour contrer le phénomène, les ligues d’improvisation du Québec cherchent à avoir la parité hommes-femmes dans chacune de leurs équipes. Ce système n’est pas sans faille, car « il y a l’image que les ligues d’improvisation tentent à être paritaires, donc elles prennent des filles juste pour avoir le ratio d’une fille par équipe, mais elle [la joueuse] joue sur le banc », confie Catherine Duval-Guévin.

Les femmes ont une place à prendre dans l’improvisation au Québec et commencent lentement, mais sûrement à le faire. Catherine espère « créer des modèles féminins fort pour une relève de l’improvisation. »

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