Anaïs Destaing, une athlète de course en sentier passionnée et inspirante 

Crédit photo : Anaïs Destaing

Mathilde Bellon – 2ème année

Anaïs Destaing est une fille de la montagne. S’il y a un sport qu’elle pourrait pratiquer tous les jours, c’est la course en sentier. Dans ce milieu plutôt masculin, la jeune femme partage son parcours plein d’espoir. Elle donne envie aux jeunes femmes de se lancer. 

« J’aime faire des choses un peu techniques où tu prends des risques », explique la coureuse de 26 ans. Née dans les Alpes françaises, elle a passé son enfance au cœur des montagnes de sa chère vallée de Tarentaise. C’est à l’adolescence qu’elle a découvert une passion pour les sports d’extérieur : course à pied, vélo, ski de randonnée… S’il y a des sensations, elle prend. 

Les bienfaits de cette pratique 

« J’aime bien ce côté montagnard que ça donne à une fille », avoue l’athlète de course en sentier, qui encourage vivement les jeunes femmes qui le souhaitent à se lancer dans ce sport qui n’est pas réservé qu’aux hommes. Elle explique que cette pratique n’a pas que des bienfaits physiques ; elle apporte sérénité, confiance et estime de soi. L’athlète parle aussi du côté « décompression » de la course en sentier : « On part courir, on pose le cerveau, c’est apaisant et bénéfique après une journée de boulot. » 

Les freins rencontrés par les femmes 

Ce milieu est encore majoritairement masculin. Il y a 3 ans, sur l’Ultra Tour du Mont Blanc, moins d’un coureur sur 10 était une femme selon France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Le parcours d’Anaïs Destaing est encourageant et optimiste. Pour elle, s’il y a moins de femmes inscrites à des compétitions de course en sentier, c’est en partie lié à la maternité : « Ça demande une grande organisation d’allier le sport et le désir d’avoir un enfant, confie-t-elle. Ça empêche beaucoup de femmes de participer à des compétitions. » Petit à petit, des idées émergent pour aider les mères coureuses. Par exemple, l’organisation de l’Ultra Tour du Mont-Blanc a mis en place une « politique grossesse » selon UTMB World Series

Le côté « rustre » de ces événements peut être un frein. La jeune femme raconte : « À la fin de la course du marathon du Mont-Blanc à Chamonix en 2021, je n’ai pas pu accéder à un endroit intime et fermé pour me changer ; j’ai dû presque complètement me déshabiller dans un hall, devant les toilettes fermées, avec des gens à côté. » Le confort et l’intimité n’existent pas encore dans ces événements où tout est encore « très mixte [toilettes, douches] », selon la coureuse. Il y a des progrès à faire pour encourager davantage de femmes, mais « le sport se développe assez bien de manière générale », confie la sportive optimiste. 

Relation coureur, coureuse 

Consciente des remarques sexistes qui existent de la part des organisateurs et coureurs, elle se sent chanceuse de ne pas les ressentir. « Lors d’une course, j’étais la première femme et les coureurs que je doublais disaient : “Oh regarde c’est la première femme, bravo !”. Je ressens du positif, de l’entraide et du soutien avec les athlètes masculins que je croise, exprime-t-elle. Parfois même de l’admiration. » 

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