Les coupures en santé, un remède ennemi

Le gouvernement du Québec a décidé de réduire les dépenses du réseau de la santé en coupant 1,5 milliard de dollars le 11 décembre dernier, une mesure critiquée par les membres du réseau. Plusieurs dénoncent les répercussions que ces coupes pourraient avoir sur le système de santé, notamment en ce qui concerne l’allongement des délais d’attente.

Josée Desjardins, nutritionniste au Centre intégré de cardiologie, précise que les coupes budgétaires touchent principalement les remplacements, ce qui oblige à réduire les services offerts aux patients dans une situation moins à risque. « On a été obligés de couper rapidement dans les services, et comme cliniciens, ce n’est vraiment pas quelque chose qu’on aime faire », nous dit-elle. Les files d’attente continuent de s’allonger, entraînant une hausse notable des délais pour obtenir des soins. En réponse, de plus en plus de patients se dirigent vers le secteur privé, une option aux coûts généralement plus élevés.

« Les difficultés d’accès au système public poussent les patients vers le privé, surtout pour les urgences de type « quand on aura le temps » », explique Guy Dumont, médecin généraliste à la Clinique Santé Continuum. Il nous explique que ce domaine joue un rôle complémentaire au système hospitalier public. « Les patients sont prêts à venir nous voir. Ça n’enlève pas d’argent au gouvernement, seulement à ceux qui veulent avoir accès à des soins », souligne-t-il. Les mesures de compression mises en place par le gouvernement continuent de soulever des préoccupations chez les professionnels de la santé. Entre réduction des services, allongement des délais et un recours croissant au privé, les effets de ces décisions commencent à se faire sentir à différents niveaux du réseau.

Mme Desjardins souhaite un meilleur soutien de la part des gestionnaires ainsi qu’une révision des méthodes de travail. « On voit constamment de nouveaux gestionnaires s’ajouter. Il y a tellement de titres dans le domaine de la santé qu’on ne sait même plus ce qu’ils font. Il faut revenir à la base et déterminer ce dont le système a vraiment besoin », affirme-t-elle.

Alexia Gravel – 1er année  

Crédit photo : Freepick

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *